Mon enfance et adolescence
Je commence par mes origines. Né d’un père noble à côté de Poitiers, professeur, ma mère née dans une modeste famille vendéenne, également professeur.
J’ai donc grandi sans manquer de rien, avec mes 2 frères et ma sœur.
Les convictions catholiques de mes parents m’ont amené à adhérer à cette religion, jusqu’à je me pose des questions existentielles, j’y reviendrais plus loin.
Durant le primaire j’étais un enfant décalé, au comportement différent. Solitaire, studieux en classe, avec de bonnes notes, ma mère professeur aidant.
Au collège, j’étais au premier rang, le premier de la classe, binoclard, qui inquiète les autres, isolé.
En quatrième, j’ai été victime de harcèlement, par un élève, qui avait eu ma mère comme prof, et qui était leader de bande, voyou en puissance.
Il me martyrisait au quotidien, au collège et en dehors du collège, dans la rue.
À l’entrée en troisième, j’ai demandé à ne pas être dans la même classe que lui, par l’intermédiaire de ma mère, ce qui a été effectif le jour de la rentrée, malgré un problème d’effectifs dans les classes, qui aurait pu être problématique au niveau de l’académie, le directeur comprenait bien le problème.
Le lycée
Au lycée, privé catholique, le plus strict de Laval, j’étais l’élève que tout le monde remarquait. Toujours solitaire, les cheveux longs, à la grunge (c’était l’époque notamment de Nirvana), un des rares qui ne s’intéressait pas aux filles.
J’ai poursuivi mes études sans me soucier de ce que les autres pensaient de moi. Médiocre en français, carrément nul en histoire-géo (j’ai même été collé une fois à cause de mes résultats exécrables), mais très doué en math et en physique.
J’ai donc obtenu un bac scientifique.
Mes études supérieures
Je suis entrée dans une prépa intégrée à une école d’ingénieur (ESEO à Angers sur le campus de la catho)
Dans cette école au sein de ma promotion, 4 filles pour 120 élèves. Mal barré pour avoir une première relation amoureuse.
La première année c’est plutôt bien passé scolairement, 1er tiers de la promo. C’est aussi à ce moment-là que j’ai vécu mes premières soirées en boite et autres soirées étudiantes. Éloigné de mes parents j’étais plus libre.
J’ai commencé à fumer occasionnellement, la première fois que j’ai fumé, c’était un joint !
Je me suis pris ma première grosse cuite, avec amnésie. Au réveil ça m’a fait penser au réveil après une anesthésie (opération de l’appendicite).
J’ai aimé cette sensation. L’opération tout petit d’une malformation du pied (avec anesthésie générale) a-t-elle joué sur ma future addiction à l’alcool ?
En deuxième année, entre le niveau en math, physique et électronique très élevé, la mentalité des élèves ( bourges, fils à papa, arrogants, le majeur de promo sortait en boite tous les jeudis, se la pétait, candidat au BDE, la pression mise par les profs et le directeur, j’ai craqué psychologiquement, et sur mes résultats scolaires.
A la fin de l’année, 30 % des élèves avait comme décision, dont moi, de réorientation, façon polie pour dire viré.
Après affichage des résultats, j’ai rencontré les profs. Je pouvais faire appel de la décision. Un des profs m’a bien fait comprendre que si je faisais appel, je serais admis à redoubler.
D’ailleurs lors d’une rencontre au hasard dans le train, j’ai su que mon binôme de première année, moins bien classé que moi en première année avait été admis à redoubler.
Mais entre l’ambiance élitiste de l’école et le fait que ce qui m’intéressait le plus c’était l’informatique et pas l’électronique, je n’ai pas fait appel.
J’étais admis à l’ IUP MIME au Mans. Je passais d’une école privée sur le campus de la catho, à un établissement d’université pro.
C’est là que je me suis fait mes premiers vrais amis. (Avec qui j’ai malheureusement perdu le contact, il y a quelques années)
Coté possibilité d’avoir des relations amoureuse, 0 fille.
J’ai bien réussi à l’ IUP, mon bon niveau de math aidant (j’avais un meilleur niveau en math que ceux qui avaient fait 3 ans de math en fac). Ma passion pour l’informatique et mon assiduité en cours m’ont permis d’obtenir les diplômes (DEUP, Licence pro, Maîtrise pro avec diplôme d’ingénieur maître).
En fin de licence, j’ai fait mon stage dans une start-up à Paris. C’était la première fois que je découvrais Paris. L’ambiance dans cette start-up était géniale. Il n’y avait que des jeunes. Certains sortaient de Supelec. Ils avaient développé un système, présenté à un concours, leurs permettant d’avoir un financement pour créer l’entreprise. Certains soirs il y avait du champagne. J’ai eu une note correcte à mon stage.
Pour mon stage de Maîtrise, je postulais en précisant que je cherchais un stage de pré-embauche. J’ai eu 3 entretiens, tous à Paris ou région parisienne. L’entretien dans l’entreprise où j’ai effectué mon stage (Kallisto Informatique, une SSII) s’est très bien déroulé. J’ai été reçu par le PDG, qui était un ancien consultant Oracle (le top en matière de systèmes de gestion de bases de données). Il a parlé technique, en présentant les techniques qu’ils utilisaient. Le domaine m’intéressait beaucoup : le développement de sites Intranet. Voyant que j’étais intéressé, et vu que la politique de l’entreprise était justement de faire travailler des stagiaires sur des projets concrets, en les formant en interne, dans l’objectif de les embaucher. Il a tout de suite rempli ma convention de stage.
Le stage s’est très bien déroulé. Je travaillais avec 2 autres stagiaires. Un homme (dont je ne me souviens plus du prénom) et Judia, d’origine malgache, protestante. Durant ce stage, j’ai appris de nombreuses choses techniques, en partie via la documentation Internet, en partie via les connaissances de l’entreprise. Nous, les stagiaires, avaient pour mission, de créer un Intranet pour améliorer la gestion de l’entreprise (comptabilité analytique). J’ai appris le langage Java par moi-même, avant le stage, et pendant le stage. J’ai d’ailleurs traduit un chapitre d’un livre de référence (« Thinking in Java » traduit en « penser en Java ») dans le cadre d’un projet collaboratif sur Internet (via un Yahoo group). Cette traduction est toujours disponible, notamment sur developpez.com . J’ai appris la programmation de JSP pendant le stage. Nous utilisions le serveur WebLogic, dont j’ai appris le fonctionnement (développé par BEA, entreprise rachetée par Oracle depuis). J’ai eu une formation sur Oracle. Je connaissais déjà le langage SQL (langage de base de données) que j’avais étudié en cours. Cette formation interne était suivie par les 3 stagiaires, et d’autres salariés de l’entreprise.
Je me suis noué d’amitié avec Judia et d’autres collègues salariés.
J’avais 4 mois de stage obligatoire, mais la convention de stage était de six mois. J’ai donc passé ma soutenance de stage au bout de 4 mois. J’ai eu une très bonne note (17/20) notamment grâce à la qualité de mon rapport de stage. Je l’avais rédigé tout au long de mon stage en me basant sur mes connaissances techniques, ma compréhension logique, mes capacités rédactionnelles et les éléments appris dans l’entreprise au cours du stage. L’essentiel de mon rapport de stage est disponible sur mes sites : http://cedric.babault.free.fr/rapport/rapport.html .
Dans la soirée après que tous les élèves aient passé leur soutenance, nous avons passé la soirée avec une dizaine d’autres étudiants dans des bars. La soirée dans les bars, c’est terminé dans un bar où la patronne faisait le calva à 5 francs. Nous avons payé notre tournée à tour de rôle.
Sur le chemin de l’appartement dans lequel nous allions pour continuer la nuit, nous nous rencontrons 2 filles, qui se font inviter à venir avec nous. Résultat : nuit blanche bon esprit ! J’ai repris le train pour Paris le lendemain matin (un samedi), pour revenir dans mon appartement au Perreux-sur-Marne. J’ai dormi une bonne partie de la journée. Le soir, je repars pour une soirée : la fête des voisins dans mon immeuble !
Chacun avait dit ce qu’il amenait (j’avais amené les gâteaux apéro), nous avons pris l’apéro et bien manger. J’ai rencontré les voisins présents et mes propriétaires qui étaient aussi invités. C’était une commune plutôt bourgeoise, et nous avons très bien mangé (notamment des gambas cuites au barbecue avec de la fleur de sel).
À la fin de la soirée, ils ont voulu faire les comptes pour partager les frais. Comme j’étais le seul locataire présent, ils ne m’ont pas fait payer !
L’embauche : Ingénieur débutant, Développeur
Un mois après ma soutenance de stage, qui validait du mes diplômes (Maîtrise MIME et Diplôme d’Ingénieur Maître), j’ai été convoqué dans le bureau du directeur de Kallisto. Un salarié ne faisait pas l’affaire sur une Mission chez un client (Merant). Il me propose de m’embaucher pour « prendre sa place ». Je signe donc un CDI bien rémunérer (15 000 Fr Brut soit 12 000 Fr Net par mois, 2 fois le Smic de l’époque), avec un statut cadre et une bonne mutuelle d’entreprise.
Un autre salarié est missionné pour m’accompagner au début du projet, utilisant une technologie différente qu’il maîtrise et m’apprend. Le collègue que je remplace est « prié de démissionner ». J’ai eu plus tard des nouvelles de lui : il avait facilement retrouvé un emploi.
C’est donc dans ce contexte étrange que je commence à travailler comme salarié.
Contexte du projet chez Merant
Je suis donc envoyé en mission chez Merant, client de Kallisto, pour participer au développement d’une application pour France Télécom utilisant un système de gestion de versions (PVCS Dimension basé sur Oracle), produit de Merant. Le fruit de nos développements est testé par une autre entreprise. Au total 4 entreprises interviennent donc sur le projet !
Si c’était le seul problème, ce serait trop simple ! En effet, le projet est tordu :
- Il nous faut interagir avec une base de données Oracle structuré pour le système PVCS Dimension et non pas par nos soins pour le projet que nous développons.
- Nous collaborons sur du code sans utiliser d’outil de collaboration (gestionnaire de versions), alors même que PVCS Dimension est un gestionnaire de versions.
- Le chef de projet n’a aucune compétence de chef de projet, a été « parachuté » chef de projet. À la base, il est formateur PVCS Dimension, mais ne nous forme pas à son utilisation et ne le met pas en place sur le projet
- Il n’y a pas de cahier des charges digne de ce nom, le chef de projet censé le rédiger en est incapable.
- La demande des mecs de France Télécom se résume à : faites un référentiel de livraison. Les échanges entre le chef de projet Merant et les mecs de France Télécom sont stériles et nous laissent dans le flou.
- La demande fonctionnelle et sa mise en œuvre technique est, à mon avis, un projet qui finira dans un carton et ne sera jamais mis en production, ou s’il est mis en production, une catastrophe pour ceux qui auront à l’utiliser.
Dans ce contexte, j’ai des relations avec plusieurs personnes.
D’abord l’un des deux « directeurs technique » de Kallisto, Jean-Pierre, qui était mon maître de stage pendant mon stage, viens m’expliquer que le développement sur un projet, c’est un peu comme jouer au tennis avec une patate chaude. Il faut toujours renvoyer la patate chaude.
Il avait un poste de directeur technique, mais en connaissait moins que moins que moi techniquement. Il avait ce poste suite à la fusion d’une entreprise, qu’il avait créé, avec Kallisto. Il possédait donc des actions de Kallisto suite à cette fusion.
Il m’explique aussi que tout ce qui ne tue pas rend plus fort, et que la honte ne tue pas. Je réponds : « peut-être pas physiquement ! ». En effet, dans mon enfance est adolescence, j’avais souvent et longtemps eu honte de qui j’étais (l’enfant et adolescent timide, associable, soumis aux persécuteurs, notamment le « voyou en quatrième », atypique). Je me cherchais, et n’arrivais pas à me forger ma propre personnalité. La honte dans mon adolescence m’avait détruit mentalement.
Au début, nous étions quatre salariés de Kallisto à être en mission chez Merant (plus celui qui m’accompagnait au début). Parmi eux, Abdel, d’origine marocaine, musulman. Les deux autres ont quitté le projet, un a été changé de mission, l’autre a démissionné de Kallisto.
J’ai d’abord développé un outil en langage C, interagissant avec Oracle, avec l’aide de l’autre salarié. Puis je suis intervenu sur le projet sous forme de JSP, le même type de technique que j’avais étudié et utilisé pendant mon stage, avec Abdel.
L’actualité mondiale marquante
J’ai été embauché en août 2001. Le 11 septembre 2001, les tours jumelles du World Tarde Center tombent. Abdel, du coup moi aussi, suivons l’actualité en direct sur Internet.
A la suite de cet événement, je me pose des questions : comment est-ce possible ? Je consulte les informations contestées du réseau voltaire (https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_Voltaire).
Je commence à me poser des questions sur beaucoup de sujets.
Mes questionnements existentiels
Je me posais, à l’époque, beaucoup de questions sur différents sujets. Je me cherchais psychologiquement, spirituellement et philosophiquement. J’écrivais, depuis quelques années, une sorte de journal intime dans un concept d’ auto-psychanalyse. Le seul cours de philosophie que j’avais vraiment suivi portait sur Freud.
Pour « soigner » mes problèmes psychologiques, je me documentais sur des concepts de psychologie humaniste basé sur la compréhension des émotions (site redpsy.com qui n’existe plus). Ces concepts m’aidaient quelque part, mais n’étant pas suivis par des spécialistes (psychologue), ces lectures et le travail sur moi qui en découlais ont contribué à me mettre dans un état psychique particulier. En effet, ils prônent de ressentir, ne pas ignorer et tenir compte de nos émotions, du coup, j’ai ressenti et analysé mes émotions qui étaient exacerbées.
Je me posais également des questions sur la religion :
- Est-ce que Dieu existe ?
- Dois-je croire en Dieu ?
- Quelles sont les autres religions ?
Dans ces questionnements mon entourage a joué un rôle :
- J’étais ami avec Judia, qui était protestante
- Abdel était musulman et m’expliquait certains aspects de ces croyances et du coran
- Il y avait un directeur technique à Merant qui était juif
J’ai acheté plusieurs livres :
- Une nouvelle traduction de la bible, traduite par différents traducteurs francophone (Français et Québécois) depuis des textes hébreux, araméens et grecs. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/La_bible_(Bayard) )
- Des livres sur le bouddhisme tibétain :
- Les origines du bouddhisme
- Un entretien entre un psychologue américain et le Dalaï-Lama
Je suis allé à un culte protestant au Perreux-sur-Marne. (Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous? 1 Corinthiens 3:16, verset de la bible sur la page d’accueil de leur site internet)
La technique de relaxation
Lorsque j’étais au lycée, ma mère m’a acheté une méthode pour réussir ces études, contenant différentes choses naturelles. Dans cette méthode sont décrites des techniques de respiration, des techniques de relaxation et une technique pour vaincre le trac, notamment des examens. J’ai longtemps utilisé une technique de relaxation décrite.
Cette technique utilise d’abord la respiration profonde, puis différentes visualisations mentales (dans le brouillard et dans une situation plaisante), ainsi que la sensation de chaleur puis de lourdeur dans les différentes parties du corps.
La vie parisienne
Bien qu’ayant un côté stressant, j’aimais bien certains aspects de la vie en région parisienne. Le côté stressant était surtout lié aux transports en commun : je passais 1/2h dans le RER A, bondé sur Paris, matin et soir.
Les côtés qui me plaisaient :
- Les grands magasins, notamment la FNAC des halles, où j’allais toutes les semaines acheter des CDs audio (ma collection est d’environ 300 CDs)
- Les cinémas, où l’on peut avoir une séance à 9 h un dimanche
- Les champs Élysées, Montmartre un dimanche après-midi
Mes questionnements politiques
À cette époque je commençais à me poser des questions politiques. J’ai comparé les différents idéaux politiques pour choisir pour qui je voterais, qu’elle était mon idéal politique préféré.
J’ai exploré les principes :
- capitalisme
- communisme
- anarchie / libertaire (J’ai acheté une revue libertaire)
- rêve américain, libre concurrence
- Trotskisme
- Maoïsme (à lié à mon intérêt pour le bouddhisme Tibétain et l’histoire du Daïla Lama d’ailleurs prix Nobel de la paix)
- etc…
J’ai suivi en 1989 la chute du mur de Berlin, en direct à la télé.
Il y avait eu une correspondante roumaine de mon frère Samuel une semaine chez mes parents.
Mon père avait un ami allemand prof de français, avec qui il organisait un jumelage entre classe scolaire.
J’étais embauché dans une Société anonyme dont je connaissais les actionnaires, leurs histoires, leurs compétences (je travaillais avec / pour eux).
Je suis dans une banque mutualiste où j’ai des parts sociales (pas d’actionnaire au Crédit-Mutuel).
Bref, la politique je la suivais, et la suis toujours sur le plan idéologique, directement dans ma vie, lorsque je mets mon bulletin de vote dans l’urne, etc.
Mes opinions, mes choix, mes engagements, je les remets sans cesse en question en fonction de l’actualité, l’évolution du monde que ce soit dans mon quotidien ou par l’intermédiaire des médias de toute sorte (télévision, radio, réseaux sociaux…).
Ma première consommation d’alcool
Ma première grosse consommation d’alcool a eu lieu lors d’une fête de famille organisé par un oncle, Jean-Luc, spécialiste de la trouspinette. Je venais d’avoir les résultats du bac, mon cousin aussi. Nous l’avions tous les deux.
J’ai bu beaucoup de trouspinette. J’étais éméché et découvrais ce que ça faisait. Je parlais beaucoup plus facilement avec les gens (aspect désinhibiteur) mais en même temps je me sentais encore plus seul, isolé, différent, pas vraiment accepté en tant qu’individu. J’étais juste un jeune (j’avais 17 ans) qui fêtait son bac, mais vu comme banal, je me sentais un petit qui ne se voyait pas réellement d’avenir. Je subissais la situation.
Mon Orientation après Bac
D’ailleurs, je n’ai pas vraiment choisi ce que j’ai fait après le bac. J’avais de bons résultats en math et en physique (d’où l’obtention facile du baccalauréat Scientifique, coefficients aidant), j’étais donc orienté vers une école d’Ingénieur. J’ai eu le choix entre l’ESIA à Laval et l’ESEO à Angers, j’étais admis dans les deux. J’ai choisi l’ESEO, pour m’éloigner de mes parents, et parce que la présentation lors des portes ouvertes, faisait que ça paraissait le meilleur choix. C’était aussi l’avis de mon père. L’aspect économique intervenait aussi : les frais de scolarité étaient plus élevés à l’ESIA et cette école ne permettait pas de bénéficier des bourses. Je suis donc entré après le bac à l’ESEO avec les bourses échelon 0, je n’ avait pas de frais de scolarité à payer.
En réalité, j’avais déjà repéré l’IUP du Mans, plus orienté Informatique, que j’intégrerais plus tard.
Mes consommations d’alcool
L’alcool, au lieu de me socialiser, m’a presque toujours isolé. J’étais seul au milieu des autres. Il m’est arrivé très souvent, notamment lors des fêtes de famille, de « boire en juif ». J’étais celui qui picolait dans son coin, pas intégrer aux autres, du moins c’est comme ça que je le ressentais.
J’ai pu aussi, en particulier dans un bar, être le mec qui « rinçait » tout le monde. J’avais plein d’amis ces soirs-là. Inutile de vous dire qu’ils ne sont plus là pour me soutenir.
Ce que j’ai vécu en 2002 jusqu’à juillet 2002
J’avais donc ces nombreuses questions en tête en 2002. Je me suis mis progressivement à boire de l’alcool le soir seul chez moi (Whisky et Pastis).
Je me suis mis à fumer. Je fumais dans un premier temps au départ deux cigarettes par jour. Avant de « péter un câble », je fumais davantage.
J’écoutais énormément de musique chez moi à l’époque. J’avais acheté une micro-chaine Technics lorsque j’étais étudiant et j’achetais tous les week-ends plusieurs CD audio. Il m’arrivait depuis plusieurs années d’écouter de la musique trance.
Je pratiquais ce que je prenais pour de la méditation, mais en fait contribuait petit à petit à me déséquilibrer de plus en plus.
Je dormais de moins en moins, quasiment plus à la fin.
Juillet 2002
Dans ces conditions, je suis rentré un soir dans une pharmacie, en demandant un somnifère. Je suis rentré chez moi, dans un état psychique particulier. Je ne savais plus ce que je faisais. J’ai bu une demie bouteille de pastis. J’ai écrit une sorte de lettre avec des idées morbides, de suicide, dans la tête. Puis, après avoir constaté que je ne dormais pas avec deux comprimés de somnifère, j’ai avalé la boite entière. Je me suis endormi.
Je me suis réveillé quelques heures plus tard. J’ai appelé le 15. Quelques minutes lus tard des hommes sont venus, puis m’ont conduit dans un service d’urgence. Après un nuit étrange dans ce service, j’ai vu un psychiatre qui m’a fait transférer au centre psychiatrique « les murets » dans la commune de « La Queue-en-Brie ».
J’ai passé trois semaines dans ce centre, j’étais totalement « en live ». On me donnait des médicaments : Norset, Tanxène 50, Risperdal en goutte, un somnifère dont je ne me souviens plus du nom. Pendant que j’étais là-bas, j’étais en délire, comme je l’étais depuis pas mal de temps. Les médicaments ne me faisaient pas « redescendre ».
Pendant ce séjour, mes parents sont venus me voir et voir les psychiatres. Puis, après 3 semaines, mes parents m’ont ramené chez eux.
Le retour chez mes parents
L’effet sur moi a été radical, quasiment du jour au lendemain je passais du délire à la dépression. Je suis resté plusieurs moi à faire quasiment rien. Je restais au lit toute la journée, mise à part pour manger et pour les rendez-vous avec la psychiatre.
Au bout de quelque temps, la psychiatre a obtenu de la sécu une reconnaissance comme ALD. Je suis alors allé en taxi à l’hôpital de jour.
J’étais considéré comme schizophrène par ma psychiatre, sans que personne me l’ai dit « officiellement ». Elle m’inscrivait à un atelier pour les personnes souffrant de ce trouble que je comprendrai mieux plus tard.
Au bout de quelque temps, cette psychiatre est partie de Laval, officiellement pour raisons personnelles. J’ai entendu des rumeurs disant qu’elle était partie parce qu’elle avait fait une faute professionnelle.
Mon suivi a été repris par le Dr Mézine. Il a pris le temps pour faire son propre diagnostique, en baissant progressivement l’antipsychotique, je prenais alors du Zyprexa. Il finit par le supprimer en me disant que je ne suis pas schizophrène.
Les médicaments et leurs effets
Petite explication sur le Risperdal : ce médicament ne me convenait pas du tout. Tant que j’en prenais, je restais dans un état de dépression. De plus, je n’avais plus d’érection, ce qui pour moi était traumatisant. J’ai commencé à aller mieux lorsque j’ai pris du Zyprexa. Puis encore mieux lorsque le Zyprexa a été baissé progressivement, que j’ai pris un autre antidépresseur, puis que le Zyprexa a été supprimé.
Les rencontres à l’HDJ
Je fréquente donc l’hôpital de jour, plusieurs jours dans la semaine. J’y fais des rencontres. Parmi ces rencontres, une fille, Stéphanie, m’invite à manger chez elle un soir. J’emprunte donc une voiture à mes parents pour retourner à Laval un soir. C’est la première fois qu’une fille m’embrasse.
J’étais encore sous Risperdal à l’époque. Du coup, je me retrouvais nu avec une fille nue, mais incapable de la moindre érection. En même temps c’est loin d’être la fille la plus attirante avec qui je suis sorti.